bougie dans le noir
Publié le 11 Décembre 2010
Ce soir il s’est passe quelque chose de formidable. En rentrant barbouillée du travail, il n’y avait plus d’électricité !
J’ai envoyé tous les lutins et leurs copains dehors, il faut dire que c’était le seul endroit ou il faisait encore un peu jour…
La maison était calme de calme. J’ai allumé mes bougies pour réchauffer un peu la maison et avoir un peu de lumière. Je me suis installe sur mon canapé avec une couverture comme une vieille memere, mes deux chiennes sont venues sur mes genoux – elles réchauffent bien !
La maison était si calme, juste le bruit de la flamme d’une bougie. Vous ne pouvez pas imagine ce qu’est le calme, pas de réfrigérateur, pas d’aquarium, pas de chauffage, pas un bruit.
La maison était sombre, j’ai alors repense a ma voisine, ma vielle voisine quand j’habitais en France. En face de chez mes parents en pleine campagne champenoise, il y avait une vieille dame, de l’âge de mon arrière grand-mère. Je passais des heures chez elle, elle me racontait des histoires, j’écoutais, j’ai grandi avec elle, elle est morte quand j’étais au lycée. Elle me manque souvent.
Sa maison était dans l’état des maisons du début du siècle, pas d’eau courante, pas de toilettes, un poêle a bois, des lampes à pétroles – l’électricité était trop chère mais elle était dans la maison. Elle avait une maie que j’adorai, un lit ancien avec des tas d’édredons de plumes énormes qui paraissaient bien chaud. Elle avait une superbe pierre en guise d’évier. Un poêle a bois en fonte qui ronflait et sentait bon. Une bouilloire toute ronde sur le coin. Elle était simple, empathique, généreuse, chaleureuse, formidable. La parfaite grand mère que tout le monde souhaite avoir. C’est elle qui m’a appris à faire cuire une omelette a la tomate, des que j’en fais une, je pense a elle. Elle avait un jardin avec de la lavande et du romarin, des dahlias et des chrysanthèmes et des roses trémières aussi. Elle était tout ce que l’on peut imaginer. Des qu’elle parlait, elle vous emmenait 100 ans plus tôt, ou simplement 50, je pense que ma passion pour la simplicité vient d’elle. Elle avait des trucs formidables dans sa maison. Je n’ai garde d’elle qu’une tasse et une soucoupe, un de a coudre… et des souvenirs, des tas de souvenirs. Quand j’étais avec elle c’était calme, j’étais en paix, j’étais dans le bonheur. Etre sur mon canapé avec ma couverture et mes chiennes, mes bougies et le noir m’a fait penser a elle, a toute la paix et l’amour, et j’ai pleure, tout ce que je souhaite au monde c’est simplement la paix. Une maison sans électricité ni eau, un poêle a bois, mes chiennes, des animaux, des enfants dehors qui jouent et la paix, pas a ma voiture qu’il faut réparer, aux bouchons qu’il faut traverser, au travail ou il faut aller, au manager qu’il faut supporter, a la banque qu’il faut payer… je ne souhaite qu’une bougie dans le noir, dans le calme… et la PAN l’électricité est revenue, comme ca, en deux secondes, les bruits sont revenus, les lumières m’ont éblouie, en deux minutes, les lutins sont rentres en courant pour jouer a la lumière et au chaud… en quelques minutes, mes secondes de paix étaient parties et je me suis dit que j’étais bien loin, mais alors très loin de ce que je voulais au plus profond de moi ! Je veux simplement le calme et la paix… peut être qu’un jour j’y arriverai…